Bye bye piles jetables, hello alternatives!

Des enfants déçus à cause d’une voiture télécommandée qui ne fonctionne plus, une réunion manquée en raison d’un réveil qui n’a pas sonné ou un but décisif raté parce que la télécommande de la TV a rendu l’âme? Les piles déchargées peuvent vite devenir frustrantes, car une fois de plus il faut se mettre en quête de remplaçantes de taille appropriée et une fois de plus une centaine de grammes de piles usagées finissent dans la boîte de recyclage. Et lorsque celle-ci est pleine, il n’y a pas d’autre choix que de se rendre à la déchetterie. Les piles jetables ne sont pas anodines pour l’environnement, d’autant qu’elles contiennent des matières premières précieuses comme le zinc et que leur recyclage est coûteux.

Les accumulateurs, eux, sont nettement plus pratiques. On peut les recharger et les permuter au fur et à mesure qu’ils se vident, et ce des centaines de fois d’affilée. Contrairement aux piles, ce ne sont donc pas des dizaines, mais seulement une poignée d’accus qui circulent chaque année dans les ménages. Il est donc légitime de se demander pourquoi nous avons encore et toujours recours aux piles jetables.

Pourquoi les piles jetables sont-elles encore si répandues?

Les piles jetables (également appelées «piles non rechargeables») n’ont pas que des désavantages, loin de là. Les piles alcalines au manganèse (ou plus simplement «piles alcalines») sont les plus répandues. Elles sont également bon marché, disponibles pratiquement partout et stockables pendant de longues périodes. Et, surtout, elles sont d’une grande simplicité d’utilisation: si elles rentrent dans le compartiment prévu à cet effet, il y a de fortes chances qu’elles fonctionnent sans problème.

Dans certaines conditions, notamment en cas de froid et de chaleur extrêmes, les piles jetables (spéciales) sont indispensables.

Une alternative pertinente, mais...

Les accumulateurs constituent souvent une bonne alternative aux piles jetables. Il en existe d’ailleurs différentes sortes avec des avantages et des inconvénients qu’il est utile de connaître.

Accumulateurs nickel-hydrure métallique

Les accumulateurs nickel-hydrure métallique (abrégés NiMH) ont remplacé leurs homologues nickel-cadmium (NiCd) qui ne sont plus commercialisés. Ce sont les plus courants parmi les accus rechargeables de type standard (AA, AAA, etc.). On peut les charger au moyen de dispositifs classiques dédiés, disponibles dès CHF 10.– environ. Les accus NiMH sont compatibles avec la quasi-totalité des appareils fonctionnant avec les piles jetables. Le «quasi» a son importance ici: en effet, à la différence des piles jetables, les accus fournissent une tension de sortie plus faible en raison de leur chimie de cellules différente (1,2 V pour les accus AA et AAA, 1,5 V pour les piles jetables alcalines et lithium). Et si, dans la majorité des cas, la différence est imperceptible en termes de performances, elle peut être parfois notable et se traduire par une voiture-jouet qui roule plus lentement ou une lampe de poche qui éclaire un peu moins bien, etc. Dans de rares cas, l’appareil peut même refuser de fonctionner.

Accumulateurs nickel-zinc

Vous n’êtes pas sûr que votre appareil fonctionne correctement avec des accus NiMH en raison de leur tension inférieure? Leurs homologues au nickel-zinc (NiZn) constituent une alternative intéressante, car ils fournissent un voltage identique à celui des piles alcalines jetables. Rien à craindre donc en matière de compatibilité... Les accus nickel-zinc sont encore relativement rares et sont plus chers que leurs équivalents NiMH. Autre inconvénient: ils ne peuvent pas être rechargés avec des chargeurs NiMH classiques et nécessitent des chargeurs dédiés. Par ailleurs, leur capacité étant en principe inférieure à celles des accus nickel-hydrure métallique, ils se vident plus rapidement. En résumé, les accus NiZn sont plus adaptés aux appareils nécessitant beaucoup d’énergie à court terme alors que les NiMH se prêtent mieux aux dispositifs qui doivent fonctionner plus longtemps avec moins de puissance.

Les accumulateurs lithium-ion «classiques»

Les accumulateurs lithium-ion (en abrégé Li-Ion) sont devenus incontournables. En général, on ne les recharge pas via des chargeurs séparés, mais par une prise installée sur l’appareil lui-même. Ils sont souvent proposés sous forme de pack spécifique à l’appareil (p. ex. batteries pour ordinateurs portables ou vélos électriques). C’est d’ailleurs l’un de leurs grands inconvénients: le dispositif qui va les accueillir doit être conçu pour eux. Ces accus lithium-ion «industriels» affichent des tensions de sortie et des formes différentes de celles des piles jetables pour appareils électriques domestiques. Plus de format «AA» ou «AAA» donc, mais des désignations telles que «18650» ou «21700». Ce type d’accumulateur n’est donc pas du tout adapté à la vaste majorité des appareils conçus pour les piles standards.

Accumulateurs Li-Ion de forme «piles jetables» avec port de charge

Relativement récents, les accumulateurs lithium-ion avec connecteur USB-C ont recours à des piles jetables (AA, AAA, etc.) en lieu et place des formats industriels (18650, 21700, etc.).

Leur vocation? Offrir une solution ne présentant aucun des inconvénients mentionnés ci-dessus.

• Contrairement aux accus NiMH, ils disposent d’une puissance de sortie de 1,5 V et sont donc compatibles avec tous les appareils équipés normalement de piles jetables.
• Contrairement aux accus NiMH et NiZn, ils ne nécessitent pas de chargeur séparé et peuvent être rechargés via n’importe quel port USB.
• Contrairement aux accumulateurs industriels Li-ion, ils utilisent des modèles de piles jetables, disponibles dans le commerce.

Mais le tableau n’est pas totalement idyllique. À l’instar de tous les accus lithium-ion, ils ne font pas bon ménage avec les hautes températures et ne doivent pas être installés dans des appareils susceptibles de beaucoup chauffer. Ils ne doivent pas non plus être totalement déchargés, une situation que le système électronique de charge intégré est censé prévenir lors d’une utilisation normale. Enfin, il convient d’éviter de laisser trop longtemps les accumulateurs Li-ion «à plat» dans cet état. Il n’est donc pas recommandé de les utiliser avec des objets que vous avez tendance à oublier à la longue (l’horloge murale dans la chambre d’amis p. ex.).

Les accumulateurs, un avantage indéniable!

Il vaut vraiment la peine de donner une chance aux accumulateurs. Beaucoup moins chers à long terme, ils ne génèrent en effet qu’une fraction de la quantité de déchets engendrés par les piles. Et maintenant que vous connaissez les différences entre ces divers dispositifs, il vous sera plus facile de choisir celui qui vous convient le mieux. Mais n’oubliez pas de respecter les consignes figurant dans les modes d’emploi, en particulier pour les installations de sécurité critiques et celles exposées à des conditions environnementales extrêmes. En règle générale, les détecteurs de fumée ne doivent pas être associés à des accumulateurs, ces derniers présentant une courbe de tension différente de celle des piles jetables. Concrètement, cela signifie que leur tension ne diminue pas selon le même schéma à mesure qu’ils se vident. Or, certains appareils sont capables de mesurer cette dernière pour déterminer le niveau de charge. Il se peut donc que les avertissements de type «batterie déchargée» ne fonctionnent pas correctement, ce qui est bien entendu à éviter avec les alarmes incendie.