Le papier décrypté: cinq faits surprenants que chacun devrait connaître
Cet article vous amène au-delà des affirmations courantes et des idées reçues sur ce matériau, qui nous accompagne au quotidien. Découvrez-y pourquoi il est trompeur de parler de «papier sans bois», quels autres matériaux peuvent être utilisés pour fabriquer du papier et si un bureau sans papier est vraiment meilleur pour l’environnement. Nous vous présentons également le rôle du papier recyclé, l’influence du papier et des emballages sur la réduction des émissions de CO2 et la contribution des plantations de bois à la protection de l’environnement. Plongez dans le monde fascinant du papier et découvrez des faits étonnants et complexes sur ce produit qui semble des plus ordinaires.
Affirmation no 1: en principe, il est possible de n’utiliser que du papier recyclé pour le fabriquer.
Faux. L’utilisation de papier recyclé joue un rôle central dans la fabrication de ce matériau. Lors du recyclage, on exploite le plus possible des fibres de papier déjà utilisé pour maximiser le rendement. Cependant, le recours à des fibres vierges issues d’une sylviculture durable est indispensable pour maintenir le cycle du papier, puisque les fibres déjà utilisées perdent en qualité au fur et à mesure qu’elles sont recyclées. Selon son type, il est possible de recourir à une quantité importante de vieux papiers. Le papier journal, par exemple, est fabriqué presque entièrement à partir de papier recyclé. Sur le long terme, il n’est donc pas possible de fabriquer du papier en n’utilisant que du papier recyclé. Vous trouverez des informations supplémentaires sur la fabrication de papier et sa durabilité dans l’article «Le papier et la planète».
Affirmation no 2: un bureau sans papier est toujours plus écologique.
Faux. Depuis la pandémie de COVID-19, la numérisation des processus, et donc le travail sans papier, ont connu un essor fulgurant. On entend souvent que cette façon de procéder est clairement la plus respectueuse de l’environnement. Cependant, pour pouvoir établir une comparaison claire, il faut tenir compte de plusieurs facteurs. En voici quelques-uns:
- consommation de papier: en réduisant le volume de papier utilisé, on limite également la quantité d’arbres abattus, d’eau et d’énergie nécessaires pour le produire, ce qui a un impact favorable sur l’environnement.
- consommation d’énergie: les serveurs, les plateformes de stockage de données en nuage («cloud») et autres services numériques courants dans un bureau sans papier consomment constamment de l’énergie. Si celle-ci provient de sources renouvelables, son impact environnemental est moins important que si elle est issue de combustibles fossiles. À l’inverse, le papier peut servir de support de stockage durable, peu gourmand en énergie, ce qui présente des avantages, surtout pour l’archivage à long terme.
- utilisation de ressources: en principe, un bureau sans papier demande une performance accrue de la part des appareils numériques. Ceux-ci consomment de l’énergie et nécessitent des ressources pour être fabriqués et éliminés. Ajoutons que les déchets électroniques ne sont de loin pas autant recyclés que le papier. Il est donc important de tenir compte de l’impact environnemental d’une infrastructure numérique.
En résumé, on peut dire que renoncer au papier peut s’avérer plus écologique en particulier lorsque l’énergie utilisée est renouvelable et que les déchets électroniques sont éliminés de manière responsable. Pour comparer les deux approches, il faut se pencher sur les émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes ainsi que sur les autres éléments ayant un impact environnemental qui découlent de la fabrication de papier et de la production d’énergie. La fabrication du matériel informatique joue aussi un rôle important.
Renoncer au papier n’est pas forcément plus écologique. Au contraire, il convient de prendre en compte de nombreux aspects de l’environnement de travail. Si l’on souhaite s’épargner une analyse aussi pointue, il est également possible d’opter pour des papiers durables et certifiés afin de limiter autant que possible les atteintes à l’environnement.
Affirmation no 3: le papier «sans bois» ne contient pas de bois.
Faux. Il n’est pas correct de parler de papier «sans bois», puisqu’à l’origine, tous les types de papier sont fabriqués avec des fibres végétales issues du bois. Ces fibres sont ensuite transformées en pâte de bois ou en cellulose. Le papier est dit «sans bois» seulement si, lors de sa fabrication, il contient moins de 5% de pâte de bois. Autrement dit, cette dénomination n’indique pas si des arbres ont été abattus pour produire le papier en question.
On trouve toutefois des variantes innovantes totalement exemptes de bois.
C’est notamment le cas du papier de bambou, qui, depuis plusieurs années, s’inscrit de plus en plus dans un vaste mouvement dont le but est de créer des produits verts et inciter à une consommation durable. Le bambou est prêt à être récolté après trois à cinq ans, tandis que les arbres ont besoin de dix à vingt ans. Il présente toutefois un inconvénient: son processus de fabrication étant long et compliqué, il est vendu plus cher. Il existe aussi d’autres méthodes de production encore plus écologiques, par exemple celles qui permettent de créer du papier à base de chanvre, de coton, de silphie perfoliée ou de paille de blé. Toute personne qui aime à la fois le papier et la planète a donc la possibilité de trouver du papier «sans bois», voire d’opter pour d’autres produits, fabriqués à base de matériaux durables.
Affirmation no 4: le papier et les emballages sont les principales sources d’émissions inutiles.
Faux. Le fait que le papier est l’un des produits les plus recyclés et les plus faciles à recycler au monde suffit pour réfuter cette affirmation. En moyenne, il peut être recyclé 3,5 fois; à noter que 81% du papier est collecté et recyclé en Suisse. Au niveau européen, le papier et le carton sont les emballages les plus recyclés, et de loin. Les emballages en carton protègent en outre les marchandises, réduisent la quantité de déchets et sont très faciles à recycler, tout comme le papier. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet dans l’article «Utiliser less cartons de manière intelligente et innovante».
Affirmation no 5: les plantations de bois nuisent à l’environnement.
Faux. Le WWF estime que d’ici à 2050, la quantité de bois issu de forêts et de plantations nécessaire pour satisfaire nos besoins va tripler. Cela se traduira soit par une exploitation durable des forêts, soit par leur destruction.
Les plantations de bois peuvent être exploitées de manière durable. Des initiatives telles que les directives de la FAO, qui encouragent la responsabilité en matière de certification forestière et d’exploitation des plantations de bois, visent à préserver les écosystèmes, la biodiversité et les zones à haute valeur de conservation. Une liste claire de ces certifications et des propriétés du papier est d’ailleurs disponible dans l’article «Bien choisir son papier». Les arbres des plantations de bois poussent plus rapidement et efficacement que ceux des forêts naturelles et sont plantés sur des surfaces qui ne concurrencent pas les forêts, préservant ainsi la biodiversité. Lorsqu’elles sont exploitées de manière responsable, les plantations de bois peuvent donc couvrir une part importante de nos besoins en produits forestiers sans nuire à l’environnement.
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