Guide sur les compresses: trouver et utiliser correctement les compresses adaptées

Quand utilise-t-on une compresse?

Compresse ou pansement? Un pansement est suffisant pour les petites blessures telles que les griffures ou les coupures superficielles. Les compresses sont utilisées pour les plaies suintantes ou qui saignent. Il convient de les recouvrir correctement afin d’éviter la pénétration de particules de saleté. L’application correcte d’une compresse prévient le risque d’infection d’une plaie souillée.

Les compresses sont par ailleurs utilisées pour l’application des emplâtres. Ces derniers consistent à enduire un côté de la compresse avec une pommade ou un médicament, puis à l’appliquer sur la zone cutanée concernée. L’agent actif pénètre ainsi en continu dans la peau. En raison de leur fort pouvoir absorbant, les compresses en non-tissé sont dans ce cas particulièrement indiquées.

Les compresses sont en outre utiles pour les premiers soins. Elles permettent de traiter rapidement différentes blessures. 

Stérile ou non stérile: quelle différence?

Les compresses existent en version stérile et non stérile. La compresse stérile est conditionnée de manière à être totalement exempte de micro-organismes, de virus et de bactéries. Elle prévient ainsi la pénétration et la multiplication de germes et de bactéries dans la peau blessée. Elle doit toutefois également être appliquée dans des conditions stériles. Un contact avec des mains non lavées peut par exemple entraîner la pénétration de germes dans la plaie et provoquer une infection. La version stérile est adaptée aux blessures plus importantes et plus profondes ainsi qu’aux plaies chirurgicales. Elle est par ailleurs utilisée en cas de risque élevé d’infection, par exemple pour les personnes qui cicatrisent mal ou dont le système immunitaire est affaibli. Une compresse non stérile est suffisante pour les petites blessures courantes et pour l’application de pommades ou d’autres principes actifs.

Quels sont les différents types de compresses?

Les compresses se distinguent par leur taille, leur matériau et leur utilisation. Le choix des bonnes compresses dépend de la nature de la blessure, du degré d’exsudation (épanchement de liquide de la plaie) et des besoins individuels.

• Les compresses de gaze se composent de gaze, un matériau fin et tissé qui absorbe le liquide. Ces compresses sont les plus fines qui existent et conviennent tout particulièrement pour le nettoyage des plaies.
• Les compresses en non-tissé se composent d’un matériau doux non tissé. Elles sont absorbantes et présentent une surface lisse. Plus douces que les compresses de gaze, elles sont par conséquent plus agréables au contact de la peau. Elles sont en outre plus épaisses et offrent ainsi un meilleur rembourrage que les compresses de gaze.
• Les compresses pliées sont des compresses de gaze pliées plusieurs fois. Elles sont utilisées pour recouvrir les plaies ou comme rembourrage.
• Les compresses à imprégnation lipidique sont des compresses à mailles enduites d’une pommade cicatrisante. Elles déposent ainsi une couche protectrice sur la peau blessée et empêchent que la compresse ne colle. La pommade préserve par ailleurs la souplesse de la plaie et de ses bords et favorise la cicatrisation.
• Les compresses de gel contiennent un gel qui crée un environnement humide favorisant la cicatrisation et qui prévient la formation d’une croûte sur la plaie. Les compresses de gel sont un peu plus épaisses et offrent un bon rembourrage. De plus, elles doivent être remplacées moins souvent que les autres types de compresses. Les compresses de gel sont adaptées à la plupart des blessures et sont souvent utilisées en cas de brûlures, de coups de soleil ou d’irritations cutanées.
• Les compresses d’alginate contiennent des fibres d’alginate tirées d’algues brunes. Ces fibres sont très absorbantes et peuvent stocker de grandes quantités de liquide. Elles sont par conséquent indiquées pour les plaies très suintantes (ulcères et abcès p. ex.) car elles absorbent l’excès de liquide et améliorent l’environnement de la plaie. Les alginates sont principalement utilisés pour les plaies chroniques. Ils ne sont pas adaptés aux plaies sèches car ils risquent d’adhérer à leur surface.
• Les compresses en mousse se composent d’un matériau en mousse doux et absorbant. Elles ont la particularité d’absorder le liquide sans coller et sont donc particulièrement indiquées pour les plaies très suintantes. On les utilise également pour les plaies chroniques.

Quelle compresse pour quelle plaie?

Les compresses de gel sont généralement recommandées. Elles créent un environnement humide qui favorise de manière optimale la cicatrisation de la plaie. L’humidité prévient la formation d’une croûte sur la plaie et le pansement s’enlève ainsi facilement sans coller. Les compresses de gel sont par ailleurs plus rembourrées et peuvent rester plus longtemps sur la blessure.

Si vous utilisez une compresse en gaze ou en non-tissé, il est judicieux de l’associer à une pommade. Ainsi, la compresse n’adhérera pas à la plaie et le changement de pansement ne sera pas douloureux.

Comment appliquer une compresse sur une plaie?

Nettoyez la zone blessée avant d’appliquer la compresse. Lavez-la grossièrement à l’eau claire, avec une solution saline stérile ou une solution spéciale de rinçage pour plaies. Désinfectez ensuite la plaie puis appliquez la compresse. Enduisez les compresses en non-tissé ou en gaze de pommade afin qu’elles ne collent pas. Fixez pour finir la compresse avec un sparadrap ou une bande de fixation. Ne serrez pas trop la bande afin d’éviter les douleurs.

Bien changer une compresse

Les compresses doivent être changées régulièrement. Leur fréquence de renouvellement dépend de la localisation de la blessure et de l’évolution de la guérison. Les plaies ouvertes doivent tout particulièrement faire l’objet d’un contrôle régulier. Une plaie rouge doit être contrôlée plus fréquemment afin de détecter une éventuelle infection de façon précoce. Aussi, si la plaie produit des sécrétions importantes, la compresse doit être régulièrement remplacée. . Si vous ressentez des douleurs ou une sensation de chaleur sur la zone blessée, retirez le bandage et examinez la plaie. Le cas échéant, la consultation d’un médecin peut être judicieuse. Les démangeaisons légères font partie du processus de guérison et ne doivent pas susciter d’inquiétude.

En cas de saleté ou d’humidité sur la zone blessée, lors de la douche par exemple, il convient également de changer le pansement. Cette opération doit toutefois uniquement être réalisée en cas de nécessité, car chaque changement de pansement perturbe le processus de guérison.

Si la compresse colle à la plaie, son retrait peut être très désagréable lors du changement du pansement. Les compresses de gel spéciales préviennent toute adhérence. Si la plaie peut être mouillée, les compresses traditionnelles peuvent être humidifiées avant le changement de pansement: elles se détacheront mieux. S’il convient d’éviter le contact avec l’eau, l’utilisation de solutions de rinçage médicales est recommandée. N’essayez en aucun cas d’arracher le pansement malgré la douleur.

Désinfectez de préférence la blessure uniquement lors des premiers soins et non à chaque changement de pansement, car la solution désinfectante freine la cicatrisation. En cas de plaie enflammée, une désinfection et un examen médical sont nécessaires.