Acide folique: la vitamine essentielle pour la grossesse et la santé

Qu’est-ce que l’acide folique et pourquoi est-il aussi important?

La vitamine B9, également appelée acide folique ou folate, fait partie des vitamines du groupe B. Elle désigne des complexes vitaminés qui présentent les caractères de l’acide folique. Ces derniers incluent les folates présents dans l’alimentation (folates alimentaires) et l’acide folique d’origine synthétique fabriqué artificiellement. Leur capacité d’absorption est variable: les folates alimentaires ne sont absorbés qu’à concurrence de 50%. L’acide folique synthétique ajouté aux aliments est absorbé à environ 85%, et l’acide folique synthétique sous forme de comprimés, de gélules, etc. à près de 100%.

L’acide folique contribue à la formation de l’ARN et de l’ADN et joue un rôle central dans la division et le fonctionnement des cellules. Cet aspect est particulièrement important en cas de croissance rapide, notamment en début de grossesse. Le besoin en vitamine B9 est alors accru.

Cette vitamine est par ailleurs nécessaire pour la dégradation de l’homocystéine. Une augmentation du taux d’homocystéine dans le sang entraîne un risque accru d’affections cardiovasculaires et est associée à d’autres troubles tels que la dépression, la démence, la maladie d’Alzheimer, les fractures et la presbyacousie.

De quelle quantité d’acide folique avons-nous besoin?

Pour couvrir ses besoins journaliers, un adulte doit puiser 330 µg de folates dans son alimentation. Ce taux est plus faible pour les enfants et plus élevé en cas de grossesse. L’alimentation ne suffisant pas à couvrir les besoins en acide folique des femmes enceintes, une supplémentation est nécessaire. Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet dans cette section.

L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires définit les besoins en acide folique comme suit:

• de 7 à 11 mois: 80 µg
• de 1 à 3 ans: 120 µg
• de 4 à 6 ans: 140 µg
• de 7 à 10 ans: 200 µg
• de 11 à 14 ans: 270 µg
• de 15 à 65 ans: 330 µg
• 66 ans et plus: de 300 à 400 µg
• Femmes enceintes: 550 µg d’acide folique dans l’alimentation + 400 µg par le biais de compléments alimentaires au cours des 12 premières semaines de grossesse
• Femmes allaitantes: 450 µg

Quels aliments contiennent de l’acide folique?

Le nom de cette vitamine vient du latin «folium» (feuille). Les légumes verts à feuilles sont en effet riches en folates. Des variétés de choux comme le chou de Bruxelles, le chou-fleur et le brocoli ainsi que la mâche et les haricots blancs présentent également une teneur élevée en acide folique, tout comme les germes de blé et le soja. On trouve également cette vitamine dans les fraises, le pain complet et le foie.

La consommation de produits laitiers et de pommes de terre étant relativement élevée en Suisse, ces derniers contribuent également à l’apport en folates, bien qu’ils n’en contiennent qu’une quantité limitée.

Le folate étant hydrosoluble, sensible à la lumière et à la chaleur, il doit être stocké et préparé correctement. Même préparés de façon optimale, ces aliments perdent alors environ 50% de leur teneur en folates. Beaucoup d’aliments riches en folate n’ont toutefois besoin d’aucune préparation avant d’être consommés.

De plus, certains aliments sont enrichis en acide folique. C’est notamment le cas des céréales pour le petit-déjeuner, des produits laitiers et des jus de fruits, dont la teneur en vitamine B est souvent très élevée. Le cas échéant, la quantité d’acide folique contenue dans un produit est indiquée sur son emballage.

Reconnaître et prévenir une carence en acide folique

Une carence en acide folique se manifeste généralement par une anémie. Les globules rouges sont anormalement gros et leur fonctionnement est perturbé. On parle alors d’anémie par carence en acide folique. Des troubles de la croissance et de la multiplication des cellules et des tissus peuvent par ailleurs survenir.

Compte tenu du rôle important de cette vitamine dans le développement de l’enfant à naître, une carence en acide folique pendant la grossesse peut avoir des conséquences très graves. Un apport insuffisant en acide folique entraîne en outre une augmentation du taux d’homocystéine dans le sang et ainsi un risque accru de maladies cardiovasculaires.

Une carence en acide folique est consécutive à des facteurs variés: malnutrition, consommation importante d’alcool, besoin accru pendant la grossesse et l’allaitement, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou encore certains médicaments.

Les symptômes typiques d’une carence en acide folique sont les suivants: pâleur, difficultés respiratoires, inflammation des muqueuses (en particulier de la muqueuse intestinale), langue rouge et douloureuse, diarrhées, perte d’appétit, fatigue et humeur dépressive.

En cas de suspicion de carence, un examen sanguin s’impose. Des globules rouges volumineux sont le signe d’un manque d’acide folique. Une carence en vitamine B12 doit parallèlement être exclue, cette dernière pouvant également entraîner une anémie.

Un surdosage d’acide folique est-il possible?

Un surdosage par l’alimentation – ne contenant pas d’aliments enrichis – n’est pas possible. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a fixé une limite maximale pour les compléments alimentaires. Chez les adultes, la dose quotidienne d’acide folique ne doit pas dépasser 1000 µg. Une quantité plus élevée augmente le risque d’effets indésirables sur la santé.

L’acide folique en cas de projet de grossesse et de grossesse

Pendant la grossesse, le besoin en acide folique augmente de façon très nette, car cette vitamine joue un rôle important dans la division des cellules et le bon développement l’embryon. En cas de projet de grossesse et pendant le premier trimestre de la grossesse, une supplémentation en acide folique est par conséquent recommandée en parallèle d’une alimentation riche en folates. 400 µg suffisent à réduire le risque de malformations du système nerveux, appelées anomalies du tube neural, comme le spina bifida («dos ouvert»). Cette malformation entraîne des handicaps très lourds.

Les femmes qui ont un désir d’enfant doivent commencer l’administration au plus tard quatre semaines avant un début de grossesse potentiel et la poursuivre jusqu’à la 12^e semaine. L’embryon sera ainsi suffisamment approvisionné en acide folique dès le premier jour de la grossesse. Tous les organes se développent au cours du premier trimestre. C’est donc pendant cette période que le risque de malformation lié à une carence en acide folique est le plus élevé.

Autres vitamines et minéraux importants pendant la grossesse

Outre l’acide folique, d’autres nutriments sont particulièrement importants pendant la grossesse. Une alimentation saine et équilibrée suffit généralement à couvrir tous les besoins en nutriments, y compris pendant la grossesse. L’apport en vitamine D est par ailleurs garanti naturellement par l’exposition au soleil. Seule exception, l’acide folique et l’iode, pour lesquels une administration via des compléments alimentaires est explicitement recommandée. Un examen médical est en outre conseillé pour déceler et traiter une éventuelle carence en nutriments.

• Iode: Ce composé minéral est essentiel pour le développement de la thyroïde et le développement cérébral et physique du bébé. Le besoin accru en iode pouvant difficilement être couvert par l’alimentation, une supplémentation est nécessaire pendant la grossesse et l’allaitement. Les femmes qui présentent un dysfonctionnement thyroïdien doivent préalablement demander un avis médical.
• Fer: Pendant la grossesse, le besoin de fer est presque multiplié par deux. L’organisme doit alors produire une quantité de sang beaucoup plus importante afin d’alimenter parallèlement l’enfant à naître. La prise de compléments alimentaires doit impérativement être justifiée par une carence en fer médicalement avérée. L’excès comme le manque de fer sont à éviter.
• DHA: L’acide docosahexaénoïque (DHA) est un composant des acides gras oméga. Il est important pour le bon développement du cerveau, des nerfs et des yeux du bébé. Une supplémentation peut s’avérer nécessaire si la future mère ne consomme pas régulièrement de poisson, en particulier du poisson de mer riche en graisses.