Chaque chose à sa place - le guide des supports de stockage
Même à l’époque du stockage dans le nuage, l’espace de stockage local reste important : le stockage local n’a pas besoin d’une connexion Internet. Il se peut que vous ne souhaitiez pas confier certaines données confidentielles à un stockage en cloud et que celui-ci ne soit tout simplement pas assez rapide pour certaines applications. Mais quel type de stockage utiliser ? SSD, clés USB, disques durs ? Notre guide du stockage révèle tout ce qu’il faut savoir sur le thème de l’espace de mémoire.
Toutes les mémoires ne se valent pas. Le simple fait que nous ne parlions dans cet article que du stockage utile dans le domaine privé en est la preuve. Divers types de mémoire comme la RAM ou les bandes magnétiques sont donc supprimés. Notre article porte sur la mémoire dans laquelle la plupart des utilisateurs de PC placent leurs données : Disques durs, SSD, clés USB. Dans ce contexte, il est surtout important que l’utilisateur utilise le bon type de mémoire pour les bonnes données. Chacune des technologies présente des avantages et des inconvénients. Ainsi, de nos jours, il y a de moins en moins de bonnes raisons de préférer un disque dur à un SSD.
Pour comprendre la matière, il est avant tout important de connaître les vitesses des supports de stockage et de comprendre quand ces vitesses sont particulièrement pertinentes. Il s’agit de la vitesse de lecture/écriture ainsi que de la vitesse de transmission (voir à ce sujet le tableau à la fin).
A titre d’exemple : les disques SSD externes ont typiquement une vitesse de lecture et d’écriture pouvant atteindre 2 gigaoctets par seconde (Go/s) et un taux de transfert de données pouvant aller jusqu’à 2,4 Go/s. Le premier chiffre indique la vitesse à laquelle l’appareil peut traiter un paquet de données. Le deuxième chiffre décrit la vitesse de transfert entre la mémoire et l’ordinateur. La vitesse maximale de la mémoire se situe toujours à la plus petite des deux valeurs, car c’est là que se trouve le goulot d’étranglement. Il convient également de préciser que les deux vitesses indiquées sont relatives et peuvent s’écarter considérablement de la valeur normale en fonction des données transmises et d’autres facteurs. La plupart du temps, les deux valeurs sont relativement proches, car il n’y a tout simplement aucun sens à combiner une vitesse de lecture/écriture lente avec une vitesse de transfert rapide ou inversement.
La vitesse n’est pas tout non plus. Ceci est particulièrement important pour les données nombreuses et les fichiers volumineux avec lesquels on travaille activement, par exemple les photos RAW ou les enregistrements vidéo. Les systèmes d’exploitation et les applications gourmandes en données comme les jeux profitent également de manière significative d’une mémoire rapide. En revanche, le visionnage de photos ou d’un film est plus facile directement à partir d’une clé USB et pour les petits fichiers, la vitesse du disque dur n’a de toute façon aucune importance. Un fichier Word de 50 Ko est chargé immédiatement aussi bien à partir d’un SSD que d’une carte SD.
Mémoire interne
On appelle mémoire interne la mémoire qui se trouve dans le boîtier de l’ordinateur. Auparavant, cette mémoire sur bande était toujours plus rapide que la mémoire externe, car les interfaces internes étaient meilleures. Aujourd’hui, la différence n’est plus aussi nette. Avec des interfaces externes rapides comme Thunderbolt 4 ou USB 4, les mémoires externes peuvent même être plus rapides que certaines variantes internes plus lentes avec le standard d’interface SATA vieillissant.
Mais même les disques durs externes n’arrivent pas (encore) à la cheville des mémoires internes les plus rapides. Il n’est donc guère surprenant qu’une relève de la garde ait lieu dans le domaine de la mémoire interne. Le disque dur classique (HDD) est remplacé par le Solid State Drive (SSD). Les disques SSD sont plus rapides, moins sujets aux erreurs et plus compacts que les disques durs. Seul le prix par volume de stockage maintient encore en vie le disque dur traditionnel. Cependant, grâce à la baisse constante des prix des SSD, le disque dur a été presque entièrement relégué au rang de stockage de masse – c’est-à-dire un endroit où stocker des fichiers volumineux.
SSD M.2: actuellement la classe royale parmi les types de mémoire
En ce qui concerne les SSD, il faut en outre faire la distinction entre deux types fondamentalement différents. Les SSD plus anciens et moins chers sont construits au format des disques durs compacts des ordinateurs portables (2,5 pouces) et utilisent une interface SATA pour le transfert des données. Ces disques SSD sont certes plus rapides que les disques durs, mais environ trois fois plus rapides seulement. Les SSD qui se connectent à l’ordinateur via PCI-Express, généralement au format compact M.2, sont massivement plus rapides. Ces SSD sont jusqu’à 30 fois plus rapides qu’un disque dur et 10 fois plus rapides qu’un SSD SATA. Le meilleur : En termes de prix, ces disques SSD M.2 super rapides ne sont que légèrement plus chers que les modèles SATA.
Regardons de plus près la mémoire interne.
Disque dur
Domaine d’application : stockage de masse, ordinateur de bureau, NAS
Rapport qualité-prix : ★★★★★
Vitesse : ★★☆☆☆
Les disques durs sont particulièrement utiles lorsqu’il s’agit de stocker de grandes quantités de données à moindre coût. De préférence, des données qui ne sont que rarement utilisées. Pour les disques durs internes, cela signifie surtout : des logiciels peu utilisés et des petits fichiers pour lesquels le temps de chargement a moins d’importance - par exemple une énorme collection de musique ou de films. En revanche, les ensembles de données plus volumineux qui doivent être traités ultérieurement, comme les photos RAW ou les vidéos, profitent énormément d’un SSD et ne font que ralentir inutilement le travail sur un HDD. Avec l’apparition d’un nombre toujours plus important de services de stockage cloud et d’offres de streaming pour les films et la musique, le disque dur HDD devient de plus en plus un produit de niche et devrait disparaître dès que le prix par espace de stockage d’un SSD sera suffisamment proche de celui du disque dur HDD.
Le disque dur a pris de l’âge – mais il tient le coup en offrant une grande capacité de stockage pour un prix modique.
SSD SATA
Domaine d’application : mémoire supplémentaire, ordinateur de bureau, ordinateur portable
Rapport qualité-prix : ★★★☆☆
Vitesse : ★★★☆☆
Les disques SSD avec connexion SATA sont plus rapides que le disque dur HDD. Ceux-ci sont généralement construits dans un format compact de 2,5 pouces, comme les disques durs des ordinateurs portables. La vitesse maximale du SSD est nettement ralentie par la connexion SATA-3 et atteint au maximum 0,6 Go/s. C’est certes environ trois fois plus rapide que la plupart des disques durs, mais aussi nettement plus lent que ce que pourrait être la technologie SSD. Avec l’arrivée des disques SSD M.2 (voir paragraphe suivant), le disque SSD SATA classique est en principe dépassé. Actuellement, ces modèles sont encore légèrement moins chers que les modèles M.2, mais pas dans des proportions significatives.
Il existe encore actuellement une petite niche dans la pratique quotidienne pour les SSD SATA : la plupart des cartes mères proposent un ou deux emplacements pour les SSD M.2. Si l’on a besoin de plus de mémoire, il faut à nouveau recourir au SATA-3. Un disque dur est bien sûr plus avantageux en tant que stockage tiers, mais il est aussi plus lent. Un SSD SATA apporte un peu plus de vitesse et constitue un meilleur choix. La survie de cette niche dépend toutefois fortement des fabricants de cartes mères et du nombre de connecteurs intégrés. Si davantage d’interfaces M.2 sont installées, les SSD SATA deviennent superflus.
Les SSD SATA sont surtout nécessaires lorsqu'il n'y a pas d'interfaces M.2 libres.
SSD M.2
Domaine d’application : disque système, ordinateur de bureau, ordinateur portable
Rapport qualité-prix : ★★☆☆☆
Vitesse : ★★★★★
En fait, M.2 est aussi SATA, c’est-à-dire la continuation du port mSATA. La combinaison de SATA et de PCI-Express (PCIe) offre aux SSD une connexion nettement plus rapide dans un facteur de forme encore plus compact. Etant donné que les SSD M.2 sont à peine plus chers que les modèles de 2,5 pouces, il n’est guère étonnant que ce type de SSD connaisse actuellement le plus de succès. Un SSD M.2 atteint des vitesses de transfert de plus de 7 Go/s et peut donc enfin mieux exploiter les possibilités théoriques de la technologie SSD. De plus, les puces de mémoire sont petites et permettent ainsi de gagner massivement de l’espace précieux dans les appareils tels que les ordinateurs portables. L’avenir proche appartient au SSD M.2. en tant que disque système. Les modèles jusqu’à 2000 Go sont tout à fait abordables. 4000 Go avec un petit budget supplémentaire aussi. Pour les énormes collections de données, cela peut toutefois être trop juste et les disques SSD de plus de 4000 Go sont encore très coûteux.
Invaincu en termes de vitesse : l'avenir du stockage appartient actuellement au SSD M.2.
Mémoire externe
Outre la mémoire interne, il est bien sûr possible de stocker des données en dehors du boîtier du PC. Cela présente même certains avantages :
- Mobilité, facilement d’utilisation sur plusieurs appareils
- Pas d’installation nécessaire, Plug&Play
- Pas de limitation par la taille de l’appareil
Toutefois, le stockage externe a aussi ses inconvénients, à savoir
- Taux de transfert parfois plus lent
- Nécessite de l’espace supplémentaire
- Occupe des interfaces sur l’ordinateur
En particulier, la vitesse actuellement encore plus lente fait que les mémoires externes ne sont pas vraiment pratiques pour tous les types de données. Les fichiers et ensembles de données plus volumineux, avec lesquels on travaille activement, pâtissent des vitesses de transmission. Les petits fichiers ou les fichiers de pure consommation comme les films posent moins de problèmes.
Comme en interne, les disques durs HDD et les disques SSD sont les plus utilisés en externe. Toutefois, d’autres méthodes de stockage flash comme les clés USB ou les cartes SD sont populaires, notamment pour le transfert de données. Mais la technologie du moment s’appelle USB. Grâce aux nouvelles normes, les mémoires externes modernes atteignent des vitesses de transfert plus rapides que les disques durs, ce qui est intéressant dans la période de transition actuelle, c’est-à-dire jusqu’à ce que la plupart des utilisateurs s’habituent aux mémoires PCIe rapides.
Jetons à présent un coup d’œil aux types de mémoire externe.
Disque dur externe
Domaine d’application : stockage de masse, sauvegarde
Rapport qualité-prix : ★★★★★
Vitesse : ★★☆☆☆
Depuis de nombreuses années, les disques durs externes sont les rois de la sauvegarde. Et même si le trône commence à vaciller, les disques durs HDD sont encore relativement stables. Le motif La vitesse fulgurante des SSD n’est tout simplement pas si importante lors de la sauvegarde. Bien sûr, une connexion rapide rend la sauvegarde plus rapide, mais comme le processus s’exécute de toute façon en arrière-plan pour de nombreux utilisateurs, cela ne fait pas vraiment de différence au quotidien. Ce qui compte dans les sauvegardes, c’est plutôt la mémoire disponible. Elle est non seulement disponible en abondance sur les disques durs, mais également très bon marché.
Un bureau généreusement équipé d’un disque système de 1 To et d’une mémoire supplémentaire de 8 To peut être sauvegardé sans problème sur un seul disque dur externe, sans qu’il soit nécessaire de prendre une hypothèque. Avec un SSD, cela ne serait pas possible à un prix aussi avantageux. Le disque dur externe ne profite guère des nouvelles techniques de transmission. Certes, les disques durs dotés d’une connexion USB-C sont tout à fait courants, principalement parce que de nombreux ordinateurs modernes (surtout les ordinateurs portables) ne sont plus équipés que de slots USB-C et qu’un adaptateur serait nécessaire le cas échéant. En théorie, la vitesse de transmission est alors également plus rapide. Cependant, le disque dur ne lit et n’écrit pas assez vite pour en profiter vraiment.
Beaucoup de mémoire pour un bon prix : les disques durs externes sont encore demandés, mais disparaissent peu à peu en dehors des systèmes NAS.
Les USB-C-HDD sont pratiques en raison de leur compatibilité avec les connecteurs
SSD externe
Domaine d’application : données portables, extension de mémoire
Rapport qualité-prix : ★★★☆☆
Vitesse : ★★★★☆
Les disques SSD sont également responsables d’une révolution dans le domaine du stockage externe. Mais seulement depuis que l’USB est devenu plus rapide. Avec les nouvelles normes USB 3.2 de deuxième génération, la vitesse de transmission est enfin suffisamment rapide pour tirer véritablement profit d’un SSD. Associés à la baisse rapide des coûts, les disques SSD s’imposent de plus en plus en dehors de l’ordinateur. Pour les sauvegardes et le stockage de masse, les SSD sont encore un peu coûteux, mais ils sont difficilement égalables en tant qu’extension de stockage. C’est surtout dans le domaine mobile que les avantages se font fortement sentir : les disques SSD externes sont nettement plus petits que les HDD et peuvent être utilisés sans soucis lors des déplacements. Les disques durs sont particulièrement vulnérables aux chocs en cours d’utilisation.
Ce n’est pas un problème avec les SSD, car ils n’ont pas de pièces mobiles. De plus, les appareils tels que les ordinateurs portables sont souvent plutôt limités en termes de mémoire, ce qui rend un SSD supplémentaire nécessaire. Grâce à des vitesses de transfert allant jusqu’à 2,4 Go/s via USB 3.2 Gen. 2x2, les SSD sont également parfaitement équipés pour les applications exigeantes. Avec les normes Thunderbolt 3, Thunderbolt 4 et la nouvelle norme USB4, ils deviennent même encore un peu plus rapides. Combiné à une interface rapide, le SSD est le stockage externe parfait pour la plupart des applications quotidiennes.
Les disques SSD externes ont pris leur envol avec l’USB-C.
Clés USB
Domaine d’application : données portables, échange de données
Rapport qualité-prix : ★★☆☆☆
Vitesse : ★★☆☆☆
Pendant quelques années glorieuses au début du 21e siècle, les clés USB ont été une révolution culturelle. Fini le temps où il fallait graver péniblement et de manière gaspilleuse des fichiers Word sur des CD jetables. C’était comme si la légèreté de la disquette était de retour, simplement avec beaucoup plus d’espace de stockage et moins de bruit. Puis sont arrivés le stockage dans le cloud, le Bluetooth et les disques SSD externes. Aujourd’hui, si la clé USB n’a pas disparu c’est pour la simple raison qu’elle semble si simple et si bon marché. Toutefois, les apparences sont trompeuses lorsqu’on y regarde de plus près.
Contrairement à la carte SD, la clé USB n’a pas vraiment d’autre utilisation que le stockage et le transfert de données. Un SSD externe peut stocker plus pour moins d’argent par gigaoctet, sans être beaucoup plus grand. Et pour le transfert direct de données, il existe des solutions sans fil comme AirDrop d’Apple, qui facilitent considérablement le transfert de données avec des appareils mobiles, par exemple. Le stockage dans le cloud a également porté un coup dur à la clé USB. Ceux qui stockent déjà leurs documents dans le nuage peuvent y accéder de n’importe où et n’ont tout simplement pas besoin d’un support de stockage pour transporter les données. Et pour la sauvegarde, il est à nouveau recommandé d’utiliser un SSD ou un HDD.
Son créneau : elle est compacte et robuste. Mais la clé USB est peu à peu supplantée par le stockage en nuage et d'autres types de stockage externe.
Cartes SD
Domaine d’application : Échange de données, appareils spéciaux
Rapport qualité-prix : ★☆☆☆☆
Vitesse : ★☆☆☆☆
D’un point de vue purement technique, la carte SD devrait être sur le déclin, tout comme la clé USB. En moyenne, la carte mémoire est encore plus chère et plus lente. Sa forme compacte permet toutefois à la carte SD de survivre dans sa niche. Les cartes SD sont surtout utilisées là où une mémoire amovible est nécessaire, mais où l’espace est limité : dans les smartphones, les appareils photo ou les systèmes de jeu portables par exemple.
Les minuscules cartes microSD, en particulier, défient presque toute concurrence en termes de mémoire par centimètre cube. En dehors de l’utilisation dans cette niche, une carte SD comme support de stockage n’a toutefois pas beaucoup de sens. Comme nous l’avons déjà mentionné, les cartes sont de moins bonne qualité que les clés USB traditionnelles et nécessitent souvent un adaptateur de connexion. Elles n’apportent un plus que lorsque l’infrastructure est déjà en place, par exemple pour les photographes qui travaillent déjà beaucoup avec des SD et qui peuvent utiliser les cartes en parallèle pour des transferts de fichiers spontanés.
La concurrence ne peut pas s’insérer dans la petite niche de la carte SD, ne serait-ce que physiquement.
Comparaison des types de mémoire
Type de mémoire |
Max. Speicher in TBMémoire max. en To | Prix par téraoctet |
Vitesse max. de lecture/écriture en Go/s |
Vitesse max. de transfert des données en Go/s |
---|---|---|---|---|
SSD externe |
4 |
★★★☆☆ |
2 | 2.4 |
HDD externe |
18 |
★★★★★ |
0.2 | 0.6 |
PCI-SSD |
8 |
★★☆☆☆ |
6 | 7.9 |
SATA-HDD |
18 |
★★★★★ |
0.2 | 0.6 |
SATA-SSD |
8 |
★★★☆☆ |
0.6 | 0.6 |
Cartes SD |
1 |
☆☆☆☆☆ |
0.09 | 0.6 |
Clé USB |
1 |
★☆☆☆☆ |
0.2 | 0.6 |
Cet article a été réalisé en collaboration avec PCtipp.
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